Après trois ans de réunions virtuelles intensives, il est temps de dresser un portrait anthropologique des spécimens que nous croisons quotidiennement dans nos fenêtres Zoom. Une étude minutieuse qui pourrait bien vous faire reconnaître certains de vos collègues… ou vous-même.
L’aventurier du fond vert
Le champion toutes catégories du « je ne suis pas là où vous pensez ». Un jour sur une plage de Bali, le lendemain dans l’espace, cet optimiste chronique pense sincèrement que personne ne remarque les artefacts verts autour de sa tête quand il bouge.
Bonus points quand :
- Son fond vert est en réalité une couverture mal tendue
- Il disparaît partiellement quand il porte un vêtement vert
- Sa tasse de café flotte mystérieusement dans l’espace intersidéral
L’amnésique du micro
« Pierre, ton micro… Pierre… PIERRE TON MICRO ! » Le plus fascinant est sa capacité à oublier son micro allumé précisément pendant qu’il :
- Engueule son chat
- Commente la réunion avec son conjoint
- Révèle accidentellement le montant de sa dernière augmentation
- Chante du Céline Dion en pensant que personne ne l’entend
Le spécialiste du cadrage nasal
Maître incontesté de l’angle le moins flatteur possible. Sa webcam semble perpétuellement positionnée au niveau de son menton, offrant à ses collègues une vue imprenable sur ses narines. Les spéléologues du monde entier étudient avec fascination ses retransmissions.
Particularités :
- Change de position toutes les 30 secondes, créant un effet de voyage dans ses fosses nasales
- Ne comprend pas pourquoi on lui demande constamment de « remonter un peu la caméra »
- A probablement une collection impressionnante de doubles mentons virtuels
Le fantôme de la réunion
« Je ne mets pas ma caméra, j’ai des problèmes de connexion. » Traduction :
- Est actuellement en pyjama
- Fait une séance de sport en simultané
- Est chez le coiffeur
- N’a pas quitté son lit
Sa photo de profil date mystérieusement de 2007, époque où les filtres Instagram n’existaient pas encore. Quelle époque bénie.
Le multi-tâches catastrophique
Son regard trahit qu’il :
- Répond à 47 emails
- Fait ses courses en ligne
- Joue à Candy Crush
- Prétend prendre des notes importantes Tout ça simultanément, bien sûr. Le plus impressionnant est sa capacité à dire « Oui, tout à fait d’accord » exactement au mauvais moment.
Le dictateur du « on peut faire un partage d’écran ? »
Il n’a pas préparé sa présentation, mais insiste pour nous montrer en direct sa recherche de documents sur son bureau mal rangé. Bonus quand :
- On découvre ses dossiers personnels peu professionnels
- Son fond d’écran embarrassant s’affiche
- Il nous fait visiter involontairement ses 67 onglets Chrome ouverts
Le parent en télétravail débordé
Sa réunion est régulièrement ponctuée par :
- Un enfant qui débarque en super-héros
- Un « MAMAAAAAN » retentissant en fond sonore
- Un chat qui fait une apparition stratégique sur le clavier
- Des négociations en direct sur le goûter
L’artiste du filtre accidentel
Un jour, sans prévenir, il apparaît avec des oreilles de lapin ou un nez de cochon. Le plus beau est son air mortifié quand il réalise, après 10 minutes de présentation sérieuse sur les résultats trimestriels, qu’il a gardé le filtre « Petit chaton mignon » activé.
Épilogue numérique
La beauté de ces réunions virtuelles réside dans leur capacité à nous rappeler que derrière chaque cadre mal ajusté, chaque micro mal géré, chaque fond vert approximatif, se cache un être humain luttant contre la technologie. Un être humain qui, comme nous tous, essaie de maintenir une façade professionnelle tout en gérant le chaos de son environnement domestique.
Et n’oublions jamais la règle d’or des réunions Zoom : ce n’est pas parce que vous avez éteint votre caméra que vous pouvez faire l’hélicoptère avec vos bras. Il y a toujours ce moment fatidique où elle se rallume toute seule.