À 35 ans, Endrie Duban ne s’attendait pas à ce que le chômage le mène vers sa véritable vocation. Ancien comptable dans une entreprise de textile, il passait ses journées à aligner des chiffres jusqu’à ce que la restructuration de 2022 ne le pousse vers la sortie.
Pendant ses mois de recherche d’emploi, Endrie développa une obsession inattendue. Pour économiser, il cuisinait beaucoup et photographiait ses plats pour son compte Instagram personnel. Un jour, par ennui ou par génie, il décida de coudre un minuscule smoking pour une carotte particulièrement élégante.
La photo fit sensation. Les commentaires affluèrent : « Enfin un légume qui a du style ! », « Le Brad Pitt des carottes ! », « Où peut-on acheter ces tenues ? ». Ce fut le déclic.
Endrie commença à créer des collections entières : robes de soirée pour aubergines, costumes trois pièces pour poireaux, tenues de sport pour radis. Ses créations, toujours réalisées à la main avec des chutes de tissus récupérées, attiraient l’attention des photographes culinaires et des magazines de décoration.
Son compte Instagram @LegumesCouture explosa : 50 000 followers en trois mois. Les restaurants gastronomiques commencèrent à le solliciter pour mettre en scène leurs légumes dans leurs publications. Même les maraîchers des marchés locaux lui demandaient d’habiller leurs plus beaux spécimens pour leurs stands.
Aujourd’hui, Endrie gère son propre studio de stylisme végétal. Il collabore avec des chefs étoilés, des magazines de cuisine et même des marques de mode qui apprécient son regard décalé. Sa spécialité ? Les tenues de mariée pour asperges et les smokings pour petits pois.
« Les légumes ont leur personnalité », explique-t-il. « Une courgette peut être élégante, un navet peut avoir du charisme. Mon travail, c’est de révéler leur caractère à travers la mode. »
Son prochain défi ? Créer une collection complète pour le défilé annuel du Salon de l’Agriculture, où ses courges en haute couture défileront aux côtés des plus beaux spécimens du terroir français.
La vie d’Endrie prouve qu’il n’y a pas de mauvais virage, seulement des chemins inattendus vers le succès. Et que même les légumes méritent leur moment de gloire sur le podium.