Mercosur-prise ! L’UE invente le commerce écologiquement incohérent

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Dans une démonstration éblouissante de cohérence politique, l’Union européenne vient de nous offrir sa dernière production théâtrale : « L’Accord UE-Mercosur, ou comment prétendre sauver la planète tout en faisant exactement le contraire ».

Imaginez un instant notre chère Europe, cette mère autoritaire qui gronde ses enfants pour avoir laissé la lumière allumée dans leur chambre, tout en commandant des steaks argentins livrés par jet privé. C’est à peu près l’équivalent de ce qui se passe avec l’accord UE-Mercosur.

D’un côté, nous avons nos agriculteurs européens, soumis à un régime drastique de normes environnementales. « Tu utiliseras des pesticides bio-sourcés! », « Tu respecteras la biodiversité! », « Tu compteras les vers de terre dans ton champ! ». De l’autre, nous ouvrons grand les portes à des produits sud-américains cultivés avec un enthousiasme chimique qui ferait pâlir Marie Curie.

Les bureaucrates bruxellois excellent dans cet exercice de grand écart mental. Le matin, ils rédigent des directives sur la réduction des émissions de CO2, l’après-midi, ils négocient l’importation de bœuf traversant l’Atlantique en cargo. Qui a dit schizophrénie ?

Mais ne soyons pas mauvaise langue – c’est probablement une stratégie subtile pour enrichir nos psychiatres. Car comment ne pas devenir fou en essayant de comprendre la logique suivante : « Pour protéger l’environnement, nous allons imposer des normes strictes à nos producteurs locaux, tout en important des produits qui ne les respectent pas depuis l’autre bout du monde. »

La Commission européenne nous assure que tout est sous contrôle. Après tout, qu’y a-t-il de plus écologique que de faire voyager des millions de tonnes de soja sur 10.000 kilomètres ? C’est bien connu, les gaz à effet de serre prennent des vacances quand ils traversent l’équateur.

Les défenseurs de l’accord nous expliquent, avec un sérieux désarmant, que c’est pour le bien du libre-échange. Ah, le libre-échange! Cette religion moderne qui justifie toutes les contradictions. C’est un peu comme si on interdisait la cigarette en Europe tout en important des Gauloises made in Amazonie.

Notre Union bien-aimée ressemble de plus en plus à ce parent qui interdit les bonbons à ses enfants tout en se goinfrant de sucreries en cachette. « Faites ce que je dis, pas ce que je négocie », pourrait être sa nouvelle devise.

Mais ne désespérons pas. Peut-être qu’un jour, dans un élan de lucidité, quelqu’un à Bruxelles réalisera que la cohérence n’est pas un gros mot. En attendant, continuons à applaudir ce grand spectacle de la politique européenne, où la main gauche ignore non seulement ce que fait la main droite, mais semble activement travailler à la contrarier.

Félicitons donc l’UE pour cette performance remarquable dans l’art délicat de la contradiction. C’est ce qu’on appelle avoir le sens du spectacle – même si le spectacle en question ressemble de plus en plus à une tragi-comédie.

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