Dans cette paisible commune du Val-d’Oise, la municipalité poursuit sa vision d’une ville plus conviviale avec un nouveau dispositif qui ne manque pas de faire réagir. La dernière initiative en date : l’obligation de saluer ses concitoyens aux intersections, assortie d’une amende en cas de manquement à ce « devoir de cordialité routière ».
Pour accompagner cette mesure, des distributeurs de tisane bio ont fait leur apparition aux carrefours stratégiques. « On peut désormais déguster une infusion de verveine-menthe tout en attendant que le feu passe au vert », explique Sandra Dupont, adjointe à la mobilité douce et au bien-être collectif. Les feux rouges, récemment rallongés « pour le confort des piétons », offrent amplement le temps d’apprécier ces pauses imposées.
Le supermarché local illustre parfaitement cette nouvelle philosophie urbaine. Son parking, véritable manifeste de discrimination positive, réserve ses six premières allées à diverses catégories prioritaires (personnes handicapées, véhicules électriques, personnes agées, minorités ethniques, véhicules avec au moins 3 occupants…) . La septième et dernière, tel un vestige d’une époque révolue, accueille le commun des mortels. « C’est pratique, on repère tout de suite les places libres. Il n’y en a jamais », ironise Maurice, client régulier, en rejoignant à pied le magasin.
Ces aménagements s’inscrivent dans la continuité d’une politique municipale ambitieuse. Le récent décret sur la circulation des véhicules thermiques, qui prend en compte le poids du véhicule, le nombre et l’âge de ses occupants, vient compléter un dispositif déjà fourni. La piétonisation de la périphérie de la ville, quant à elle, a transformé le trajet quotidien des automobilistes en un exercice de patience et d’orientation où chaque automobiliste doit emprunter l’unique rue permettant de quitter la ville.
Face aux interrogations des administrés, la mairie reste sereine : « Nous construisons la ville de demain », affirme un porte-parole. Une ville où, visiblement, le salut viendra autant de la main levée que des initiatives municipales.