Par Emmanuel Macron (tel qu’imaginé dans un univers parallèle)
Mes chers compatriotes,
Je dois vous faire une confession. Il semblerait qu’il y ait eu un léger malentendu concernant les finances de notre belle nation. Voyez-vous, depuis 2017, je vivais dans la douce illusion que mon fidèle ministre Bruno Le Maire réalisait des prouesses d’économies. À chaque Conseil des ministres, il me présentait des graphiques magnifiques, tous orientés vers le haut. Je pensais naïvement que c’était la courbe des économies !
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, en faisant du rangement dans mon bureau de l’Élysée, je suis tombé sur un document intitulé « Dette publique : on a dépassé les 1000 milliards ». J’ai d’abord cru à une blague de Jean-Luc Mélenchon qui se serait introduit dans mon bureau pour me taquiner.
Mais non. Après vérification auprès de la Cour des comptes (je ne savais même pas qu’on avait une cour qui comptait), il s’avère que nous avons effectivement accumulé 1000 milliards d’euros de dette supplémentaire. La traversée de la rue pour trouver du travail s’annonce plus longue que prévu.
Je réalise maintenant que quand Bruno me parlait de « croissance négative », ce n’était pas une nouvelle figure de style de l’ENA. Et quand il mentionnait que « les chiffres étaient dans le rouge », il ne faisait pas référence à la couleur de nos beaux documents officiels.
Je tiens à préciser que cette situation n’est en rien ma faute. Comment aurais-je pu deviner que les « quoi qu’il en coûte » successifs… coûteraient vraiment quelque chose ? Je pensais sincèrement que l’argent magique existait, comme me l’avait expliqué mon prédécesseur dans une lettre que j’ai malheureusement égarée.
Pour rectifier cette situation, j’ai immédiatement convoqué Bruno Le Maire. Il m’a expliqué que les graphiques qu’il me montrait étaient simplement à l’envers. Une erreur de présentation qui peut arriver à tout le monde, n’est-ce pas ?
Je propose donc un nouveau plan d’action : nous allons simplement retourner tous les graphiques de la France. Ainsi, les déficits deviendront des excédents ! C’est ça, être disruptif et c’est un ancien banquier qui vous le dit.
Je vous propose également un référendum pour décider si nous devrions continuer à compter en euros ou passer aux points de popularité, une monnaie beaucoup moins élevée me concernant.
En même temps, je reste optimiste. Après tout, si nous avons réussi à accumuler 1000 milliards de dette sans m’en apercevoir, peut-être pourrions-nous réussir à accumuler 1000 milliards d’excédent par inadvertance ?
Je compte sur vous pour ne pas ébruiter cette petite méprise. D’ailleurs, je n’exclus pas que ce soit un coup des Gilets jaunes qui auraient secrètement ajouté des zéros pendant que je regardais ailleurs.
Jupiter vous garde, Emmanuel Macron
P.S. : Si quelqu’un pouvait m’expliquer ce qu’est exactement un « déficit », je suis preneur. Apparemment, ce n’est pas une nouvelle start-up de la French Tech.