Dans la grande tradition française du « plus ça change, plus c’est la même chose », nous assistons aujourd’hui à un spectacle aussi prévisible qu’une augmentation d’impôts : le retour d’un socialiste aux commandes du Budget. Éric Lombard, virtuose du rapprochement bancaire incomplet et maestro de la valse-hésitation institutionnelle, se voit confier les clés du coffre-fort national. Une nomination qui fait autant sens que de nommer un pyromane chef des pompiers – mais après tout, qui mieux qu’un expert en combustion pour gérer un incendie ?
L’art subtil du grand écart politique
Notre homme n’est pas n’importe qui dans le paysage de la haute finance socialiste (oui, cet oxymore existe). Ancien maestro du rapprochement CNP Assurances-Banque Postale, Éric Lombard s’est illustré dans l’art délicat de la fusion inachevée à la Caisse des dépôts. Un talent certain pour laisser les choses en suspens qui pourrait s’avérer fort utile pour gérer le déficit public – après tout, ce qui n’est pas terminé ne peut pas être considéré comme un échec, n’est-ce pas ?
Quarante ans de « socialisme responsable »
Rappelons-nous ces quatre décennies où les socialistes ont joué au chat et à la souris avec le pouvoir, tel un pendule oscillant entre opposition et gouvernance, laissant derrière eux une traînée de déficits aussi longue que la file d’attente à Pôle Emploi. Leur talent particulier ? Transformer l’or en plomb, une prouesse alchimique inverse qui fait encore aujourd’hui la fierté de nos finances publiques.
Le ballet des chaises musicales ministérielles
Dans ce grand théâtre de la République, nous avons assisté à une valse des ministres digne des meilleures comédies de boulevard. Antoine Armand, ce météore du Bercy nouveau, n’aura même pas eu le temps de défaire ses cartons qu’il devait déjà les refaire. Sa plus grande contribution ? Avoir applaudi le budget de Bruno Le Maire avec l’enthousiasme d’un critique gastronomique devant un plat qu’il n’aura jamais à goûter. Une parenthèse si brève dans l’histoire budgétaire française qu’elle pourrait tenir dans un tweet – pardon, un « X ».
La grande tradition du « pas vraiment d’opposition »
Le plus savoureux dans cette nomination reste la capacité remarquable de notre nouveau ministre à avoir critiqué la réforme des retraites tout en acceptant un poste dans le gouvernement qui l’a mise en place. Un exercice d’équilibriste qui ferait pâlir de jalousie les artistes du Cirque du Soleil. Après tout, pourquoi choisir entre opposition et participation quand on peut faire les deux ?
L’art subtil du compromis selon Lombard
Notre nouveau ministre nous gratifie déjà de sa philosophie éclairée : « Il faut trouver des compromis ». Une déclaration aussi audacieuse qu’inattendue dans un pays où les caisses sont aussi vides que les promesses électorales sont pleines. On se demande quel compromis pourrait bien réconcilier une dette abyssale avec la nécessité de baisser les impôts. Peut-être propose-t-il de couper la poire en deux : diminuer les impôts tout en les augmentant ? Un tour de force qui nécessiterait sans doute un master en gymnastique intellectuelle.
La quadrature du cercle budgétaire
En confiant les rênes du budget à un socialiste, le gouvernement innove dans la tradition. C’est un peu comme si, après quarante ans d’expérience en pyrotechnie sociale, on décidait que la meilleure façon de protéger la maison était d’embaucher un expert en combustion spontanée. Mais qui sait ? Peut-être que cette fois-ci, le feu sacré du socialisme se transformera en flamme de la sagesse budgétaire.
Reste à voir si notre nouveau ministre du Budget parviendra à faire ce que ses prédécesseurs socialistes n’ont jamais réussi : maintenir le déficit sous la barre des « c’est la faute du gouvernement précédent ».